La femme qui dit non de Gilles Martin-Chauffier

Marge arrivée en Bretagne à l'ile aux Moines avec son père en 1938 actuellement agèe de 92 ans a décidé de nous raconter son existence et sa vue de la guerre de 1938 à 1944.

Marge est arrivée dans le golfe en 1938 et elle y a passée toute sa vie, elle est jeune, gaie, exubérante, elle a pris pour époux Blaise de Maéban et Mathias pour amant, avec qui elle fera un enfant dans le dos de son mari, elle nous raconte avec humour les péripéties de sa guerre, sa chute à vélo devant une voiture allemande, sa rencontre avec un prêtre, Louis, qu'elle essaie de séduire, les enfants juifs qu'elle a hébergés, un collaborateur, des villageois, elle nous parle de son dépit face à la duplicité, à la lâcheté et l'opportunisme des hommes, on y croise le Général de Gaulle et Mitterrand. A l'appel du 18 Juin, elle rejoint la résistance..

Au fil des pages, Marge va pourtant régler ses comptes avec la France d'alors, cette France qui se contentait d'une défaite en 1940, celle des petits curés honteux, des voyous ravis de collaborer pour leur enrichissement personnel, le portrait grinçant d'un France abattue, mais jamais en manque de filouterie, qui ne savait plus à quel saint se vouer entre un général exilé en Angleterre, un maréchal parqué à Vichy (fifi,riri et loulou) et des envahisseurs trop fréquentables.

Elle adore jouer, elle écumes les casinos, elle veut profiter de la vie, elle va créer un journal sur l'automobile et un hilarant projet de dictionnaire sur les collaborateurs.

Son mari Blaise grimpe les hiérarchies dans le sillage de De Gaulle, Mathias, son amant a du mal, lui, à quitter la vie militaire et passe de l'Indochine à l'Algérie par volonté de s'engager.

Ce n'est que quand Timmy son fils est en âge de se marier que "la femme qui dit non" va devoir révèler les secrets de sa jeunesse et de sa guerre.

La femme qui dit non de Gilles Martin-Chauffier Editions Grasset

Ce roman fait partie de la première sélection pour le prix Goncourt 2014

J'ai trouvé cet ouvrage très intéressant, les jugements sont justes et laissent à réfléchir aussi à ce qui se passe aujourdhui.

"Cette guerre, on n'en sort jamais. et je ne suis pas la seule à en touiller les souvenirs; Soixante-dix ans après, la Françe baigne toujours dans l'eau de Vichy. C'est la maladie de ce pays, regarder l'avenir dans son rétroviseur J'ai résisté à quoi : à Hitler bien sûr, mais aussi à tous ces faux-jetons de socialistes et de communistes qui se servaient de Pétain pour confisquer les valeurs qu'ils avaient piétinées avec lui. Je ne parle pas de ces saletés de vichyssois à la Kerzannec ou à la Miterrand qui se sont glissés à la dernière minute parmi nous".

"Penser que Timmy me surnommait : "Mère agitée à très agitée."

Lu par Danièle