Le violoniste de Mechtild Borrmann

Publié le par Danièle et Muriel

Moscou, Mai 1948, Ilia Vassilievitch Grenko, violoniste réputé termine à Moscou une tournée de concerts, il est arrêté et emmené à la Loubianka, le siège du KGB, où on lui confisque son violon, un Stradiviarus qui appartenait à son arrière arrière grand-père, cadeau du tsar Nicolas II, Ilia est enfermé, interrogé, maltraité sans savoir pourquoi, il est accusé de vouloir fuir à l'ouest avec sa famille à l'occasion d'un concert à Vienne.

Il est forcé de signer des aveux pour protéger sa famille et il est envoyé en camp de travail, mais sa femme et ses enfants seront également déportés dans la steppe Kakah.

C'est en 2008, 60 ans après, qu' apparait Sacha Grenko, le petit-fils du violoniste, il a grandi au Kazakhstan, avant l'émigration de ses parents en RFA, il vit en Allemagne, il répond à l'appel de sa sœur Vika qui sera assassinée sous ses yeux, il va alors, ouvrir le dossier sanglant de sa famille et partir à la recherche des bourreaux et du Stradiviarus d'Ilia.

La mort ne cesse de roder dans les camps et dans l'enquête que méne SACHA pour savoir pourquoi la machine politique a t'elle détruit sa famille, il y a des trahisons, des erreurs, des meurtres, des dettes honorées, une lettre tremblante laissée au dos de l'étiquette d'une boite de conserve et un violon volé.

Le violoniste de Mechtild Borrmann - Editions Le Masque et Le Livre de Poche

Le violoniste de Mechtild BorrmannLe violoniste de Mechtild Borrmann

"Il pensait à Galina, à ses fils, puis à Mechenov, il entendait ses paroles "Il y a des rumeurs..." il parait que les musiciens qui se rendent souvent à l'étranger sont suspectés de contacts avec l'ennemi ou d'agitation anti-soviétique" 

"C'est alors que lui est revenu ce qu'il cherchait, il s'agissait d'un mot "malentendu", un mot étrange, étranger même, dépourvu de sens désormais."

"Il l' avait décomposé, mal-entendu, mal compris, incompréhensible, irrationnel,erreur"

"Ici en Russie, nous avons un dicton : "Si ta parole n'a pas de valeur, ta vie non plus.."

"Ses jambes couraient toutes seules, à présent, les cris, les tirs, à l'horizon le jour nouveau qu'il ne vivrait pas. Tout était d'une netteté confondante".

A lire ce livre, j'ai été navrée par tant de déveine pour cette famille ravagée par la brutalité et l'inhumanité d'un régime totalitaire, comme Sacha, le lecteur est plongé dans les heures les plus sombres de la Russie et de ses camps de prisonniers, la description du goulag de son fonctionnement et le quotidien des prisonniers.

Lu par Danièle

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